Le nouveau Règlement européen sur les successions internationales: sans incidence fiscale ?

L’adoption du Règlement (UE) No 650/20121 le 4 juillet 2012 (le « Règlement ») et son application intégrale depuis le 17 août 20152 constituent assurément une petite révolution pour les successions transfrontalières. Le Règlement a pour finalité d’harmoniser les règles de conflit de lois et de compétences judiciaires en matière de dévolution successorale. Il est censé apporter des réponses concrètes aux problèmes rencontrés dans le passé et contribuer à simplifier considérablement le déroulement pratique des successions comportant un élément d’extranéité, au sein de l’Union européenne. L’intérêt et le besoin d’une harmonisation au niveau supranational s’expliquent facilement au regard du nombre important de successions à caractère transfrontalier en Europe, lequel s’approche des 450.000 et ne cesse d’augmenter. Vu le nombre considérable de travailleurs étrangers et la mobilité de ses citoyens, le Luxembourg est particulièrement touché par les cas de successions transfrontalières.La pierre angulaire du Règlement se résume en un mot : « unicité ». Toute succession ouverte depuis le 17 août 2015 sur le territoire d’un des États membres de l’Union européenne, à l’exception notable du Danemark, du Royaume-Uni et de l’Irlande, est en effet désormais régie par une loi unique, applicable à l’ensemble des biens de la succession, et la compétence pour statuer sur l’ensemble des biens successoraux appartient dorénavant, en principe, à une seule autorité nationale. Le Règlement met ainsi un terme au système scissionniste, retenu jusqu’ici notamment au Luxembourg, qui conduisait régulièrement à l’application de lois nationales différentes selon la nature des biens concernés.